Carriço : Comment êtes-vous entré dans l'esport ?
weel : Depuis que je suis tout petit, j'aime jouer aux jeux vidéo. J'ai commencé par jouer à League of Legends, puis j'ai joué à CS:GO, mais jamais de manière compétitive. Quand la pandémie a commencé, Valorant est sorti et je me suis jeté dessus, à l'époque je n'avais pas non plus grand chose à faire. C'est en gros comme ça que je suis entré dans le monde de l'esport.
Carriço : Pourquoi avez-vous choisi de devenir un joueur professionnel de Valorant ?
weel : À l'époque, je jouais à des qualifications avec des amis, juste pour le plaisir. Puis j'ai rencontré TOTA et gmA, et nous avons créé une équipe appelée Intensity. Nous avons joué quelques qualifications VCT en tant qu'Intensity, puis nous avons rejoint EGN Esports. Nous avons passé un long moment ensemble à EGN Esports.
Puis nous avons joué une qualification, après ne pas avoir joué au jeu aussi régulièrement qu'avant. Nous nous sommes qualifiés pour le VCE et les GTZ Bulls nous ont approchés, ils nous voulaient pour leur projet. Et nous avons décidé d'accepter leur offre.
Carriço : Vous jouez en tant qu'initiateur, quelles sont les choses qui font un bon joueur initiateur au niveau pro ?
weel : Utiliser l'utilité au bon moment, ne pas se faire prendre en utilisant son utilité. Aider son équipe non seulement en utilisant son utilité mais aussi en échangeant avec ses coéquipiers.
Carriço : Comment vous préparez-vous pour vos adversaires ?
Weel : J'ai essayé deux méthodes différentes. Trop étudier l'adversaire, c'est bien mais pendant le match ça devient un peu confus parce que dans ta tête tu penses toujours "ok ils vont faire ceci ou cela".
Donc je pense que le meilleur moyen est de connaître certaines de leurs tendances. Ce qu'ils aiment faire, pour que vous puissiez avoir les bonnes lectures dans le jeu. Mais se préparer pour les adversaires, c'est bien préparer ses choix de cartes, ses exécutions, et ensuite s'adapter pendant le match.
Carriço : À quoi ressemble votre routine quotidienne ?
weel : Je me réveille et je vais à l'entraînement. Ensuite, je travaille jusqu'à 18 heures. En rentrant du travail, je vais jouer à Valorant jusqu'à ce qu'il soit l'heure de dormir.
Carriço : Quelle est votre routine d'échauffement avant les matchs ?
weel : Cela dépend du temps que j'ai pour m'échauffer. Si le match est à 20 heures et que je rentre à 19 heures, je joue un ou deux matchs à mort. Si j'ai plus de temps, je vais au champ de tir et je m'entraîne un peu plus, mais rien de spécial.
Carriço : Parlez-moi un peu du projet GTZ Bulls.
weel : Ce projet a commencé avec moi, Rocket, PLUCKZ, gmA, et xico. Puis nous avons eu besoin d'un sixième joueur car PLUCKZ n'était pas disponible pour jouer tous les matchs, et c'est alors que Fragger a rejoint l'équipe.
Ensuite, GTZ Bulls a voulu nous signer, nous avons accepté et nous sommes partis avec ce roster de six joueurs. Les gens ont vu pendant la ligue VCE que nous ne jouions jamais avec le même cinq de départ.
De la part de l'organisation, ils nous ont toujours bien traités. Tout ce dont nous avions besoin, ils nous l'ont donné, et je n'ai rien de mauvais à dire sur l'organisation.
Carriço : Comment décrivez-vous votre style de jeu ?
weel : Au début, c'était essentiellement un style classé. On jouait et on voyait comment ça se passait. À la fin du split VCE, nous avons commencé à nous entraîner sur des exécutions et des compositions. Nous avons eu de bons matchs à la fin du split, en battant RESET, qui était l'équipe classée deuxième à l'époque.
Mais après cela, nous avons eu quelques mauvais matchs contre Odivelas et Boavista. Je pense que nous n'avons pas encore trouvé notre style de jeu.
Carriço : Comment est-ce de jouer avec ce groupe de joueurs chez GTZ Bulls ?
weel : Au début, c'était vraiment bien, on peut appeler ça la phase de lune de miel. Mais au milieu du split, lorsque nous avons eu de mauvais résultats, le moral des joueurs a commencé à baisser. Un ou deux joueurs ont commencé à ne plus se présenter les jours de match. L'environnement n'était pas bon.
Nous avions Tota comme entraîneur à l'époque, et il a joué un ou deux matchs parce que nous avons décidé que c'était la meilleure option, puisque l'ambiance entre les coéquipiers n'était pas très bonne, et cela se voyait ensuite dans le match.
Carriço : Quelle est l'importance d'un bon environnement d'équipe, pensez-vous que pour trouver le succès, un bon environnement d'équipe en dehors du jeu est nécessaire ?
weel : Je pense que si vous êtes dans une équipe, être ami avec vos coéquipiers est la meilleure chose que vous puissiez avoir. Si vous êtes amis, vous pardonnerez certaines choses, vous pourrez mieux discuter. Mais si c'est une personne avec laquelle vous n'êtes pas très à l'aise, alors vous ne voudrez pas discuter avec elle, parce que ça n'en vaut pas la peine.
Je pense que la meilleure façon d'avoir un bon environnement en dehors du jeu, c'est que nous soyons tous amis et cela se reflétera certainement sur le serveur.
Carriço : Quelle est votre opinion sur la reconstruction que la plupart des organisations VCE ont effectuée ?
weel : Ils ont fait les rosters, puis peut-être qu'à la fin du split le joueur s'est juste "présenté pour jouer", peut-être qu'ils n'ont plus joué régulièrement les uns avec les autres. Je pense que dans certaines équipes, c'est logique. Parce que si l'environnement est mauvais, il n'y a pas de raison de garder la même équipe. Donc je pense que ces reconstructions ont un sens.
Carriço : Quelle est l'importance du VCE pour la scène compétitive au Portugal ?
weel : Oui, je pense que le VCE a été très important car il nous a donné une compétition à jouer au Portugal. Je pense que ces deux SPlits ont permis aux joueurs de montrer leurs talents.
Carriço : A votre avis, quels sont les principaux problèmes de la scène compétitive au Portugal ?
weel : Je pense que le calendrier du VCE pourrait être amélioré. Parfois, le dernier match de la journée a lieu très tard, à 23 heures, donc je pense que nous devrions avoir moins de matchs par jour pour avoir un meilleur horaire.
Le fait qu'il n'y ait pas beaucoup de compétitions en ligne. Je pense que les éliminatoires pourraient se dérouler en lan.
Carriço : Est-ce que ça vaut la peine d'avoir une organisation en ce moment au Portugal ?
weel : Je parle pour moi, et dans mon expérience avec GTZ Bulls, ils nous ont donné tout ce dont nous avions besoin pour jouer. Donc je pense que c'est un avantage, juste d'avoir une structure qui se préoccupe de comment se passe l'entraînement, qui vous aide à préparer les scrims, qui essaie d'obtenir des tournois où nous pouvons jouer.
Faire tout ce travail à notre place nous aide beaucoup. Ils nous ont également offert une chaise de jeu, ce qui n'est pas donné. Les maillots ont également été livrés très rapidement.
En termes de salaire, ce n'est pas une grosse somme, mais je jouais déjà à Valorant comme un hobby, alors gagner un peu d'argent avec c'est déjà super. Certaines personnes veulent être payées 1000 euros par mois au Portugal, mais il faut être réaliste, nous n'avons pas de ligue/scène pour cela.
Carriço : Quels sont les principaux objectifs de GTZ Bulls pour le reste de l'année ?
weel : Pour la deuxième division du VCE, notre objectif est d'atteindre les playoffs. Nous étions très proches du but lors du premier split, et je pense que si nous travaillons dur maintenant pour le second split, nous pouvons le faire.
Même avec les deux nouvelles équipes qui sont entrées dans la ligue VCE et qui sont vraiment fortes, je pense que nous pouvons atteindre le top 4.
Carriço : Quels sont vos objectifs en tant que joueur pour le reste de l'année ?
weel : Je veux être le meilleur coéquipier possible et atteindre les objectifs de l'équipe.
Carriço : Y a-t-il autre chose que tu voudrais dire ?
weel : Merci de me soutenir, et à la communauté portugaise de Valorant, essayons d'être moins toxiques, et faisons en sorte que cette scène grandisse.
Carriço : weel merci d'avoir fait cette interview, c'était un plaisir de parler avec toi. Je vous souhaite la meilleure des chances pour le second split du VCE, et j'espère pouvoir vous interviewer à nouveau dans le futur.
